Le tigre de Java (Panthera tigris sondaica) est une sous-espèce du tigre qui vivait uniquement sur l’île de Java, en Indonésie. Il s’est éteint au début des années 1980, principalement à cause de la déforestation, de la chasse et de la disparition de ses proies.
Au début du XXème siècle, la population humaine augmente et ses activités s’intensifient, de même que les exploitations agricoles. Chassé et tué par les populations locales, le tigre de Java subit la destruction de son habitat au profit des rizières et des forêts de teck, de café et d’hévéa. Ces cultures envahissent l’île indonésienne et remplacent les espaces naturels. L’ensemble de la faune sauvage doit alors survivre au sein d’environnements de plus en plus réduits et pauvres en biodiversité.
La raréfaction de ses deux proies privilégiées, le cerf rusa (Rusa timorensis) et le sanglier (Sus scrofa) et la modification de son habitat obligent le tigre de Java à rechercher de nouvelles sources d’alimentation. Les singes deviennent alors les proies principales du félin. Pour se nourrir, il doit malheureusement entrer en compétition avec un autre grand félin, bien mieux adapté à la chasse aux primates (qui sont arboricoles) : la panthère de Java (Panthera pardus melas). Ainsi, le dernier spécimen vivant est aperçu en 1976*. La sous-espèce disparaît faute d’habitat naturel et de proies disponibles.
Préserver l’habitat du fauve, comme l’ensemble de sa biodiversité, est donc un enjeu essentiel pour empêcher l’extinction de l’espèce. C’est ce que nous faisons au Népal depuis 2009, dans le cadre de notre programme de conservation du tigre basé sur les communautés locales. Nous y menons notamment des actions pour réduire l’utilisation des ressources naturelles de la réserve de Suklaphanta où vit le tigre du Bengale.
* Selon l’IUCN
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Tigre de Java / 1938 © Andries Hoogerwerf